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Le sanctuaire pour la faune de Thung Yai (เขตรักษาพันธุ์สัตว์ป่าทุ่งใหญ่นเรศวร) est une région protégée située au nord de Kanchanaburi à environ deux cents kilomètres de la ville de Kanchanaburi et au sud de la province de Tak.
Il a été créée le 24 avril 1974 et déclarée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1991 en même temps que le sanctuaire de faune de Huai Kha Khaeng voisin sous le nom de Réserve de la faune de Thung Yai – Huai Kha Khaeng (เขตรักษาพันธุ์สัตว์ป่าทุ่งใหญ่-ห้วยขาแข้ง). L’ensemble forme avec la réserve de Umphang le complexe forestier de l’ouest.
Thung Yai est un des derniers secteurs de forêt climacique de l’Asie du sud-est 1 intacte de toute la Thaïlande.
La zone recouvre partiellement plusieurs parcs nationaux de la province de Kanchanaburi 2 ou leur est contiguë.
Thung Yai s’étend sur une superficie de 364.000 ha. Avec Huai Kha Khaeng (257.464 ha), ils forment la région protégée la plus grande de l’Asie du Sud-Est continentale, couvrant au total environ 622.000 ha.
L’altitude varie entre 250 m et 1.811 m au sommet du Khao Yai au sud-ouest du sanctuaire. Il y a plusieurs sommets dépassant les 1.500 m et beaucoup dépassent plus de 1.100 m dans l’ensemble du sanctuaire.
Dans cette réserve on trouve des zones humides et des marécages, des savanes, des forêts tropicales fluviales et des prairies.
Les principaux types de végétation, et leur couverture sont estimés comme suit :
– collines couvertes de forêts de conifères, 54.900 ha ;
– forêts sèches sempervirente, 112.900 ha ;
– forêts mixtes de feuillus, 164.100 ha
– forêts de diptérocarpacées sèches, 3.600 ha
– forêts de savane, 9.900 ha ;
– prairies, 3.900 ha ;
– domaines agricoles sur brûlis, 15.400 ha.
Les points les plus élevé sont généralement recouverts de forêts à feuilles persistantes3. Les flancs d’altitude supérieure à six-cents mètres sont généralement occupés par la forêt sèche à feuilles persistantes 4. Cette dernière formation est grand, dense, stratifié et toujours dominé par les diptérocarpacées 6, sont utilisés pour leurs propriétés médicinales et entrent dans la composition de crèmes, de parfums et de savons. Ils sont aussi utilisés comme laque pour le bois, pour le calfeutrage des bateaux et la menuiserie.
En Thaïlande, surexploités, les dipterocarpus sont replantés dans le cadre de plans de reboisement des friches ; cet arbre améliore le sol.]], et peut apparaître à feuilles persistantes dans les zones humides telles que les hautes terres centrales du sanctuaire. Dans certaines régions, des vallées particulièrement large, on rencontre souvent une mosaïque de types de végétation.
À plus basse altitude des forêts mixtes de feuillus et de bambou prédominent, avec la forêt sèche à feuilles caduques diptérocarpacées. La savane et les prairies, formations très proches, se rencontrent à toute altitude. Quelque 17 arbres occupent les bosquets de savane, dont le macrocarpa , le Stereospermum nueranthum, le Terminalia chebula et le Dalbergia cultrata sont parmi les plus fréquents. Les arbres dans la prairie sont plus petits, de façon générale. Ce sont les mêmes genres ne dépassant pas 5 m, du à un retard de croissance, provoqué soit par le feu ou par d’autres contraintes édaphiques7.
Dans les zones particulièrement humides le long des rivières et des ruisseaux, les forêts-galeries à feuillage persistantes sont nombreuses. C’est une formation plus luxuriante que les autres avec des arbres de plus de quarante mètres, des lianes et des plantes grimpantes. Les zones humides les plus importantes sont celles le long de la partie supérieure de la Khwae Yai et ses affluents, le Mae Klong et le Mae Chan, rivières à la fois profondes et rapides aux bords escarpés et boueux et parsemés de ravins rocheux.
Environ 3.800 personnes vivent dans le sanctuaire. On compte quatre villages hmong, dans le nord-est et l’est bien que neuf cents aient quitté le sanctuaire en 1988 8.
Certains Karen sont établis dans la région depuis plus de cinquante ans à la fin des années 30, alors que les Hmong sont sont arrivé plus au nord à la fin des années 70. Les deux groupes pratiquent l’agriculture autour de leurs villages. L’impact de leurs activités sur la forêt n’a pas été évalué. Depuis 1987, deux à trois villages hmong ont été déplacés chaque année dans le district de Phop Phra dans la province de Tak, à environ quatre-vingt kilomètres au nord du sanctuaire de Thung Yai-Huai – Kha Khaeng .
En 1991, tous les villages ont été fermés. Seize villages karen avec 1.826 habitants y résident encore, mais il est prévu de les réinstaller. De même, il est prévu que les villages thaï établis dans une zone tampon proposée autour du complexe de Thung Yai – Huai Kha Khaeng sanctuaire soient également réinstallés.
L’agriculture sur brûlis se pratique encore dans la vallée de Mae Chan dans les hautes terres centrales vers l’est, dans les zones de sols les plus fertiles. Des parcelles parmi les plus riches de la forêt ont été détruites mais il y a de bonnes chances de régénération. Les espèces caractéristiques de ces zones habitées sont celles qui poussent dans la forêt environnante, dont Macrocarpa, Vitex peduncularis, Bauhinia acuminata et Albizia odoratissima.
Thung Yai offre ainsi des conditions idéales pour la circulation sans entrave des animaux rares, comme le tapir à chabraque (Tapirus indicus), l’éléphant sauvage (Elephas maximus), le léopard (Panthera pardus), le tigre (Panthera tigris), la panthère nébuleuse (Bos gaurus), l’une des espèce les plus gravement menacés. Une horde de cinquante gaurs 9. Le rhinocéros de Java, (Rhinoceros sondaicus) aurait été aperçu et ses empreintes photographiées en 1988.
Dans la faune de Thung Yai on a recensé environ cent vingt mammifères, quatre cents oiseaux, quatre-vingt-seize reptiles, quarante-trois amphibiens, et cent treize poissons d’eau douce. Il y a probablement plus d’espèces encore, mais elles n’ont pas té recensées. Le sanctuaire est assez grand pour y abriter quelques grands mammifères, rares ou absents du reste de la Thaïlande.
La partie orientale de la réserve naturelle de Thung Yai est parcourue par de nombreux sentiers de randonnée balisés.